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Sur un point d’équilibre. D’un côté, la cessation revendique son assise, me propose, sur son plateau d’argent, la terminaison de tout, dénuée d’embarras. C’est le confort rond de la capitulation, son appel d’air, guère résistible. C’est le lit déjà fait, où l’on peut s’affaler. C’est l’abdication, avec sa sensation consolante. Le cadeau diffus, l’odeur rance mais familière de cadavre. L’autre côté ne réclame pourtant pas plus d’efforts ni de volontés. Pour l’atteindre il suffit de pointer son attention vers lui. Il est le soi à devenir. À se faire jour. Mais il n’a pas la consolante, la lumière irisée et noire, l’attraction magnétique du premier côté. Voyez déjà comme le premier côté déteint sur le second. Je me tourne vers le second, et ce sont les sensations du premier qui continuent de faire écho en moi. Il semble que la membrane qui sépare les deux côtés ne soit perméable que dans un seul sens.