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Parfois je me dis que je devrais m’accorder un peu de liberté
Cette liberté serait une sorte d’arrêt sur image
Une courte contemplation
Je ne sais pas poser un regard sur moi
Comme je ne sais pas le poser sur les choses
Le sol sur lequel j’avance me paraît mouvant
Je n’ai pas d’appui
Et je n’ai pas une minute de repos
Je crois que je ne connais pas le repos
Je suis prisonnier en quelque sorte
Prisonnier d’un mouvement perpétuel
Sur lequel je n’ai pas de prise
Je tente de poser un regard, mais l’image change trop vite
Je crois que je vais plus lentement que le monde
Un jour j’ai posé un pied au sol pendant le voyage
Pour en ralentir la cadence, j’ai enfoncé mes pieds dans la terre
Les talons devant
Je vais maintenant moins vite que le monde
Ou peut-être plus vite, je ne sais pas vraiment
Mais je ne vais pas à la même allure que lui
Ce qui me donne le sentiment d’être en-dehors
Et de ne pas m’appartenir