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Il y en a eu des Bowies de l’écriture sur le net, mais ça ne va pas loin, ça ne mène nulle part. Ils finissent par faire des animations flash ou autre.
Si la vie est une pièce de théâtre, internet l’est aussi, sauf que le rideau est fermé et les acteurs jouent entre eux, derrière, sans se voir, à la manière de fantômes bizarres. Les auteurs sur internet sont des exhibitionnistes intimidés, au service d’aveugles.
Je suis bien d’accord sur le fait qu’on est pas bien dangereux, ici, je suis content de lire ça de te part mais je savais bien déjà que tu étais quelqu’un de lucide.
Que nous sommes auto-complaisants aussi, nous le sommes et d’un autre côté, nous sommes aussi très auto-dépréciateurs, revers de la même médaille, sans doute.
Je ne crois pas qu’on arrête d’écrire parce qu’on ne se renouvelle pas, je crois qu’on arrête d’écrire quand on ne sait plus ou qu’on est plus en mesure d’écouter dans le ventre la musique qui fait danser la vie. Par le sentiment amoureux qui lance l’estomac, par la poésie, par le cognac… C’est, du moins, comme ça que je vois les choses.

Ma philosophie est celle-ci, m’amuser, il n’y a rien d’autre à attendre de l’internet. Mais c’est déjà immense, c’est déjà presque tout. M’amuser prétentieusement à rendre les autres auteurs illisibles (comme dirait un autre…).
Je suis d’accord aussi sur le fait que le forum bleu est le plus vif, dans ceux que je connais en tous les cas. Qu’on ne se renouvelle pas, non. Se renouveler est une lubie d’écrivailleur de seconde zone, on est toujours les mêmes, on creuse le même « trou » ou le même « ciel » selon les points de vue. On affine sa technique, le style, sa force, du moment que l’argile est suffisamment « fraîche » pour être encore malléable, on attaque la terre d’un côté ou de l’autre, mais c’est la même argile qu’on travaille, la même ligne conductrice qu’on suit. Après, c’est une affaire de maquillage et de choix de pots de peinture. La quête du renouvellement est un mirage de bas étage il me semble, ce qui importe plus, je crois, c’est se maintenir, sans cesse, en-dehors de nos habitudes, du confort, maintenir une vue fraîche, extérieure sur le monde, un feu sacré, le renouvellement, ça vient après, comme une conséquence de tout ça.