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Je crois malgré tout que konsstrukt reflète quelque chose de notre époque. Ce qui n’est pas rien, quand on voit la quantité d’auteurs qui reflètent un vieux reflet, lui-même un vieux reflet d’un résidus d’écriture surréalistico-hermético-lugubriesque-capharnaümiomou-pompiousophage

et c’est en cela que j’apprécie son travail.

(lui-même se fouterait de ma gueule en lisant ce que je dis de lui, mais bon)

Il a sa manière de faire… on ne peut pas lui reprocher d’avoir un mauvais style, puisque (je crois), il a rejeté tout style ou, ce qui revient au même, il est incapable d’avoir un style. Et puis, il y a, tout au fond de ce qu’il fait, un profond foutage de gueule de tout, de l’existence en premier lieu, un mélange de nihilisme et de grandes bouffées de rires entre les lignes, qui passe de long en large derrière son travail.

 

 

Entre ce que fait konsstrukt et la télévision en général (pour la citer en bel exemple), je ne vois pas la différence entre ces deux merdes, sinon que l’une nous est présentée telle quelle, et que l’autre nous est offerte avec un beau papier cadeau autour, et du parfum horriblement fort et asphyxiant pour masquer l’odeur. Des gens comme konsstrukt, c’est que la société de consommation mérite, c’est le boomerang qu’elle a elle-même crée qui lui revient dans la gueule.
Si on était un tant soit peu lucides, déshabitués du bruit environnant qui nous rend sourds et aveugles, nous verrions infiniment plus de « merde » dans les médias, dans la soi-disante « humanité » de tous les jours, dans notre affreux laisser-aller, que dans les écrits de konsstrukt.
Konsstrukt est un miroir, il ne faut jamais montrer du doigt l’artiste, il ne fait que refléter. Il nous met en face à face avec une part de nous-même.

D’ailleurs en lisant konsstrukt, si on éprouve un sentiment de rejet, ce n’est pas lui ni son travail qu’on rejette, c’est une part de nous-même et de notre environnement qu’on repousse comme des lâches, des lubies-istes, des poulets joyeux jetés dans le four de la consommation, des autistes aliénés qui font comme si de rien n’était. À l’abri dans le confort du cocon, des anti-biotiques et de l’amour-propre. Et qui iront crever sans avoir été libre et lucide réellement ne serait-ce qu’une seule seconde.

 

Il y a deux façon de faire de l’art, prendre la boue et en faire de l’or, ou prendre cette même boue et la déverser telle quelle. Ce sont deux radicalités. Et tout ce qui n’est pas radical ne vaut pas une fibre de poireau.

 

Que les irréguliers s’expriment.