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Poésie morte imagine
Aux quatre vents Palpée
Par tous les cons Dressée
Sur un poteau sans élégance
Perdue dans le trou lisse
Dans les incontinences Imagine
Poésie surpeuplée imagine
À la balançoire tarie Dans
L’abscons défleurée Dans
Le lait de la pharmacopée
À l’intérieur de ses gonds
Dans le sang de la nourricière
Poésie morte imagine
Dans le flux du spectacle
Dans la bave du plein monde
Par absence de dentition Par
Absence de lecteurs Ô sève
De ton plastique Ô veines
Bleues de tes paupières poésie
Poésie morte imagine
Sous le feu des roues dentelées Sous
L’émotion des quadrupèdes Sous
Le corsage emplumé de tes lignes
Qui ne sont plus guerrières Ni
Draineuses ni sac de gerces
Embaumé d’odeurs humaines
Détériorés de la flaque
Langage sans fourrure
Poésie morte imagine
Dans l’éclat qui te constipe Dans
La somnolence de l’infra-brume
Trop de vent trop de corps Trop
D’oiseaux bleu-marine
Et de coléoptères
Brisée dans un refrain de ruine
Dans l’ironie de ta mousse Poésie
Regarde-les tous les cocons
Qui moisissent sans avoir vu de la lumière
Ces voyages dénués de dangers Ces
Êtres qui tremblent d’exister
Poésie morte imagine
Dans tes bras dans ta chair Dans
Le manège des choses Le cercle
Polaire a circoncis tes pôles
Ton diaphragme électrique qui ensorcela
N’est plus Comment poésie
Poésie morte imagine
Dans les yeux de nos insectes Dans
Le pli de la contrariété Par
Énucléation des voyageurs Par
Dérèglement des signes d’onde Tes
Explorateurs ont touché terre Ils sont
Morts-nés dans le sable des plages Tes
Chants des bafouillages étriqués
Poésie morte imagine
Ta planète sans pesanteur Tes
Mains sans courants Tes
Habitants exilés Dans
La niche douillette Où dors-tu
Quelque part dans le sang de tes miettes
Quelque part dans le bruit dans le temps