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Les rejetés, les exclus, ont besoin, pour justifier leur existence, de s’inventer une espèce de mission mystérieuse. Ils vivent dans le faux semblant, « s’hystérisent » et ne pouvants s’inclure dans le grand système, pour des raisons de troubles mentaux ou par volonté (autrement plus rare), il ne leur reste qu’une seule chance, celle de se vouer à un idéal, profondément inaccessible.
C’est ainsi que fonctionnent les Kafkas ou les Artauds.
Ils sont déchirés entre l’impuissance et l’orgueil. Mais ils ont le courage de se montrer tels qu’ils sont.

Aussi, les personnes intégrées dans la « globale économie du monde » ont besoin, elles aussi, des maladifs, des ombres, des fous. Puisque la folie de ces ombres est, en fin de compte, peut-être valable et moins venimeuse que cette autre folie, cette « réalité » du bien et du vrai, si facilement, si communément admise.