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denise à verneuil

Passée, déjà. C’était hier. Son nom : et puis quoi ? une rose dans sa main. terminé. les jeux dans le jardin. terminé. ses os dans la terre. passée, déjà. avec les pluies. le vent. de la poussière à la fin. voilà tout. de la poussière et quelques images. restées là, pour les illuminés comme moi qui s’attardent. et ramassent le passé. pour en faire des prières. pour en faire des galets. je n’ai jamais pu m’y faire. je l’ai dit. ça n’a pas d’importance. je n’ai jamais pu me faire au départ des êtres. leur départ me brûle. et les vivants sont déjà en train de partir. C’est pourquoi jamais je n’ai pu m’attacher. C’est pourquoi je suis infiniment attaché sans qu’ils le sachent. C’est pourquoi je ne suis jamais surpris quand ils disparaissent. ils passent, déjà.

 

en cours de chute
dans l’avalanche muette
dispersés parmi les étoiles
à l’oeil nu
observables