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On ne conçoit pas une cathédrale édifiée uniquement à l’aide de vitraux, d’autels, de chandelles, et de statues de marbre… Elle est d’abord un amoncellement de pierres, carrées ou irrégulières, poreuses ou lisses, lesquelles observées séparément, ne ressemblent à rien d’autre qu’à une pierre, mais mises ensemble, forment l’édifice harmonieux, solide, soutenu.
Un livre, comme toute oeuvre, se fabrique à la manière d’une cathédrale, pierre après pierre.

Ma mémoire et mon état d’esprit sont ainsi, ils ressemblent à une ruine immense. Les statues sont à-moitié dans la terre, recouvertes de lierre et de mauvaise herbe. Les vitraux sont en morceaux et les chandelles, froides depuis des lustres. Quelque chose est éteint en moi. Quelque chose est vaincu.
Quelque chose est vaincu en moi et ne demande qu’à renaître.

Peut-être, petit à petit, reconstruirai-je l’ensemble, assemblerai-je ce puzzle immense.
Peut-être me remettrai-je à écrire, à ranimer ce feu clair du dedans. Des lignes de mots en allumette sont capables, tout autant sinon plus que la musique, de faire revivre les promesses restées lettres mortes.

 

 

J’ai le cerveau terni de mille affectations mensongères.