Diamants noirs
Chères émotions
J’ai gardé vos diamants noirs près de mon cœur
Je les décompte
Ainsi qu’un receleur
Chères émotions
J’ai gardé vos diamants noirs près de mon cœur
Je les décompte
Ainsi qu’un receleur
Nous sommes des créateurs
Rouge-vifs
Comme la cendre
Sur nos cous
Après la pluie
Après les mondanités
Comme le stick
Entre tes doigts bienveillants
Qui me font merveille
Qui font du temps une formule retrouvée
Une retribution
Sensible et honnête
Nos esprits chevauchent l’éminence
Tout feux ouverts
Attache-toi
Nous filons des éclaircies
En directions de la Vie
Désuète, infanticide et merveilleuse
Élève-toi à l’aube, digne, colorée
Tachetée de semblables manœuvres
Pas de délibérations
Pose-toi sur ma langue
Cousue de fils bleus
Inondée de ton poème
Tapissée de ton sel
Quadrillée de fibres nerveuses
Il est l’heure
De couper la nuit en quartiers
Telle un fruit adorable
De puiser dans ce que les corps ont accumulé
De tendresses, de troubles animaux
Mon bébé
Sur le toit de l’univers
Fin prête à renaître
Dis-le dans ta langue vivante
Que je puisse comprendre entre les termes
Le language fugitif
De la voûte céleste
Des novas
Des amas
Là où sont fécondées les étoiles
Et les poètes
Là où le revers des êtres s’offre nu
Avec la peur, le frisson et l’orage
L’avenir est une immensité
Rouge et glacée
Attenante à l’envahissement
À l’ivresse, à la splendeur
Vivre en condamné
Pour débuter l’éclosion
Vivre en bon vivant
Pour éprouver l’érosion
L’étincelant feu follet
Tu le brimes en le saisissant
L’ange aux ailes brouillées
Murmure dans toi
Son souvenir de vol
Tu crées
Rien moins que le monde
Tu le déverses
Devant tes propres yeux
Pourtant tu fais mine qu’un autre
L’élabore pour toi
Tu la connais cette vérité n’est-ce pas
Tu la devines
Posée sur ta nuque
Lourde comme la raison
Légère comme la mort
Ne voulant pas fermer l’œil
Craignant le pire
Je suis tombé finalement
Dans le sommmeil
Malgré ma lutte
Et pendant mon sommeil
Pendant ce court instant
Don Quichotte est mort
Oui, pendant mon sommeil
Don Quichotte est mort
Nous n’avons pas marché
De nuit
Pour rien
Pas pour rien
Pour ceci
Qui nous était interdit
Une
succession
de
feux
verts
l’amour
Les petits démons
reviendront toujours
par la force des choses
me surprendront
nageant en plein bonheur
divaguant le long de la vie
ils sont ainsi faits
ils reviennent toujours
dansants tournoyant
pour faire venir la pluie
Patiemment demander aux étoiles
De nous accorder quelque chose
Un petit rien
Une brindille
Une allumette
De quoi faire un feu
De quoi engendrer l’incendie
J’imagine
qu’il faut s’y abandonner
allons
ça n’est rien
rien du tout
seulement
s’y abandonner
à ceci qui vient
voilà tout
Avis
Cherche être vivant
Perdu le : date inconnue
Nom : Doux et sonore
Entraperçu pour la dernière fois quelque part aux environs du jour, parmi les nuages, ou forçant le pas dans une foule rapide. Le temps d’un courant d’air, à peine, tout juste. Peut-être déboussolé.
Si trouvé, merci de ne pas me contacter, ni de contacter quiconque d’ailleurs à ce sujet, seulement le choyer comme il se doit, et l’étreindre longtemps, longtemps.
Courir après les libellules
Les tintements vagues
Qui de loin sonnent comme des invitations
Courir après un front très lisse
Très blanc, sous de longs cheveux noirs
Et passer des obstacles qui n’avaient pas lieu d’être
L’inerte m’assaille
Par instants
Confondus nébuleux
Je me défends avec une vaine arme
Dans le retrait
Un vivant et joueur animal loge en moi
Félicité le meut comme une faim en soi
Dans ma bedaine nul poisson ni oiseau rare
Juste un logement sûr pour sa tête d’hilare
Fier, rusé comme un sioux, rarement raisonnable
Ce farouche gourmet est sans cesse adorable
Sa moue me tient en joue, sa gorge de choucas
Jacasse à la façon d’un diable délicat
Un semblable animal a sa raison de vivre
Au pied de mon chateau, sur la page d’un livre
Quand je traque un poème il va selon mes pas
Au nuage-papier pour me servir d’appât
Ils ne se parlent plus les hommes ils s’échangent
Les hallucinations de leurs yeux éblouis
Chacun dans sa prison écope l’éboulis
Colle une oreille au mur pour quelques mots étranges
Un vagin gigantesque au ciel fait le roulis
Les haleurs interdits ont déserté la rive
Chacun tient sa lubie sa tangence naïve
Les poètes floués mutilent l’inouï
Leur silence souligne un vaste étranglement
Iront-ils comme moi dans l’excès litigieux
Malhabiles chassant un essor silencieux
Point aveugle où la Terre oscille étrangement
Un petit rien m’attend après le parapet
Un petit rien cousu de fil d’or par la nuit
Le chiffon laissé là tout inondé de pluie
La mort avec ses tics fin prête à me boucler
J’ai la bouche collée au téton de tristesse
Vois-la se dilater lestée de ses splendeurs
Dieu seul sait la poussière où finissent les pleurs
L’Homme est un animal piégé par la tendresse
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