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Litanie effleura, comme dans un roman
À la langue mouvante. Au seuil une embellie.
Elle va sur le corps y couvrir firmaments,
Froisser lignes dorées, grands soleils dépolis.

Sur la page, fumée. Dans l’ornière un filet
D’instruments de vapeur. De compressions polies.
La pieuvre dans l’étang, que mon rêve liait
Y laissa son sillon à l’endroit du repli.

La plage envisagée. Et le voyage à peine.
Tressé entre les eaux qu’un visage interrompt
Sur le ventre à-demi. Dans le ciel une haleine.
Cet amour déposé dans les roseaux oblongs.

Rivage gondolé de tant d’amerrissages,
Son enceinte grisée, roche de son émail,
Se tait finalement. Laisse passer rivages.
Une page pliée au versant du poitrail.

Le sortilège. Un seul mot qui nous déjoua
N’abritait dernier lieu. Berceaux de nos lueurs.
Ici nous enivra. Là-bas nous emporta.
A t-on vraiment été, ou bien étaient-ce fleurs.

Sur le verre bien bleu de nos lentes parois
Filent en serpentant les lunes boréales.
Nuit. Agissante nuit qui nous enseveli.
Semant dans nos deux cœurs de jumelles étoiles.

 

Peinture : Le jour d’après – Munch (Détail) 

Semant d’une même eau nos deux gorges d’étoiles.

À-même verre bleu, nos deux gorges d’étoiles.
S’aiment d’une même eau nos deux lentes parois.
Filent en serpentant les lunes boréales.
Nuit. Agissante nuit qui nous enseveli.