Message qui pourrait t’intéresser J’espérais, au fond, que vous n’étiez pas d’accord avec moi, tant ce que j’ai dit est contraire à ce que je suis. A vrai dire, je suis en pleine « révolution » intérieure. Je viens de terminer cet ensemble de textes, ça m’a pris une énergie considérable, l’air de rien, pendant une semaine entière. Ensuite, il y avait comme un trou d’air. Surtout que maintenant, je commence à comprendre que ce ton employé, dans « perpétuelle » ou « nations closes », ce n’est pas vraiment moi. Ces livres sont de pures fantasmes. Je crois que je n’ai pas été sincère et pour moi, cette découverte est une torture. J’ai été à deux doigts de les effacer entièrement, ainsi que toutes les archives. Je ne dis pas cela pour me la jouer grand poète, qui va jeter ses écrits à la cheminée comme Mallarmé ou Rimbaud…Ma raison est pire que la leur, avoir la sensation de n’avoir pas été sincère avec moi, de m’être seulement attaché à l’esthétique. Je crois que je n’ai pas encore éclos en moi-même. Je crois même que je cultive cette méconnaissance de moi, qui me sauve un peu. Mais tous ces territoires étrangers, que je visite c’est pour en fin de compte, revenir à moi. Ce que je suis, c’est à dire, un être alambiqué, une combinaison des auteurs que j’aime. N’ai-je jamais écrit quoi que ce soit qui vaut le coup ? Je sais qu’à 24 ans, se poser cette question, c’est lamentable. Je n’ai absolument aucune conscience (par moments) de la qualité de mon travail. Travail que je n’assume pas dans la vie réelle. Ça fait des années que j’écris sur des forums et les choses n’ont pas vraiment évoluées. Je suis impatient. Et j’espère le chef d’œuvre, toujours, sur le champ. Évidemment je travaille beaucoup à cette fin, je crois que j’y travaille à peu près continuellement. Je suis ambitieux et l’ambition, la ténacité, c’est ce qui manque à beaucoup. Créer une revue m’intéresserait. Mais je serais plutôt pour partir de zéro. Je ne voudrais pas que cela reste accroché à internet, il y en a tant, des sites de poésie ou des revues virtuelles. Le titre, « l’enfance », est tellement restreint. Abstrait, et si peu abstrait à la fois. Surtout, si peu d’ambition dans ce titre. Je ne dis pas qu’il faut un titre du genre « Nouvelle poésie française » bien sûr, mais « enfance », c’est un peu fade, trop délimité. Que Ivar Ch’vavar s’occupe de la revue, ça ne me dérange pas… Mais je ne le connais pas encore suffisamment. Je n’ai pas encore eu le « déclic » à propos de ses écrits. J’ai trouvé cette page sur ce site que j’aime beaucoup : http://www.remue.net/article.php3?id_article=1038 (je viens de voir qu’à la fin vous êtes citée dans l’article ! donc vous devez probablement le connaître) Je pense qu’après avoir fini ce livre je réfléchis à construire quelque chose. Revue, site internet… Je pense que la contrainte est indispensable, aussi. Le pure travail de la forme est épuisant. C’est un boulot de dactylographe. Il faudra un filtre très fort sur les auteurs, au niveau de la sélection. Un tamis aux mailles très resserrées pour n’en laisser passer que les pépites… Je préfère, maintenant, un texte sincère écrit par une gamine de douze ans, plutôt qu’un travail acharné et torturé de la forme. La poésie est-elle morte ? Si oui, est-ce qu’il faut rendre les armes ou bien tout foutre en l’air, et créer quelque chose de suffisamment fort pour attirer les yeux… Et je voudrais aussi de la création graphique. Photographies, etc. De la création à tous les niveaux. Qu’il ne s’agisse pas que de poésie. La poésie fait fuir, désormais. Ceux qui affirment que personne ne lit de la poésie sont encore loin du compte, non seulement on ne la lit plus, mais elle fait fuir. Il faudra ne jamais perdre d’esprit qu’une revue est une œuvre, en soi. Je trouve comme vous qu’on a besoin de sortir du contexte du forum bleuaque, complètement. A bientôt Claire
François
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