Photo : 細江英公「おとこと女・・・そして
Si je te lis, c’est pour regarder mourir l’heure, et l’ordinaire avec elle, au fur et à mesure de leur abolition voir apparaître et s’amplifier l’échappement déraisonné d’un millier de tremblements sans cause déchiffrable. C’est parce qu’il est temps, c’est parce qu’il est déjà trop tard, c’est parce que je ne sais plus, et que je souhaite me perdre, devenir, marcher à nouveau dans la tombée de la nuit avec toi, dans l’angle, dans les territoires à redéfinir, aller non par saccades, mais dans la chute même, trouver la vitesse nécessaire à l’émerveillement, à l’essor de libres et versicolores déversements. C’est pour ronger les barreaux de fer qui me divisent et m’éloignent, pour rompre le processus lent du délabrement, charges sourdes de l’obscurité et du mensonge au relais des tombes. Si je te lis, c’est pour arpenter ton mal qui dégénère en clartés. Envahir ton beau livre, d’un bataillon de soldats d’argile qui viennent, comme des pensées sensibles, se poser sur ton front et ta solitude, faire reculer les lignes et les ombres. Pour investir ta nuit, me fondre dans tes étoiles idoines, y demeurer, maculé de rayons cosmiques, de cendre, de pluie, de mots.
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