Sélectionner une page

Mon œil – fenêtre ouverte sur la foule
sur les continents les espacements
Les trottoirs sales et les effacements
mon œil – ne voit que par intermittences
ne voit plus que par transparences
si bien que le jour je ne sais plus
pas plus que la nuit je ne me remémore
je ne sais ce pour quoi j’ai été ni pour qui
j’ai tout laissé disparaître
tout laissé transparaître
pourtant
à mesure que tout ceci rejoint l’oubli
que tout ceci doucement nous enorgueillit
quand bien même aveugle à-demi
survivant à-demi – quand bien même toujours ébloui
je garde au revers de ma mémoire fervente
de ma mémoire jalouse
la forme et la teneur de notre amour enseveli