Le miracle, c’est ce qu’il reste quand l’habitude s’efface.
Il y a tout au fond de moi une mémoire à accoucher, une montagne a franchir. Je remets sans cesse cet instant à plus tard, comme s’il me fallait reprendre mon souffle, accumuler une énergie immense. Structurer. Je repousse plus loin. Je suis les signes. Parfois au dedans un problème est résolu. Parfois un fragment du soleil apparaît par delà la muraille.
Mais actuellement je n’ai pas la force motrice, faute de carburant. Je n’ai plus cette image devant moi vers laquelle j’avançais confusément. Confusément… mais j’avançais, pourtant. Je n’ai plus ce lien invisible.
Ne voyant plus ces liens à la surface, cela signifie t-il pour autant qu’ils n’existent plus dans les profondeurs de l’océan ?
Bien sur, ce lien, sous la surface de la raison, est toujours là, bien présent a l’insu de mes sens aveugles.
Nos âmes fabriquent à l’abri de notre raison ces liens, tressés à l’aune des rencontres fortuites, contact invisibles entre les âmes.
Ainsi par eux existent en nous ce que nous appelons « l’autre », a l’intérieur.
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