Si la mécanique sociétale me déçoit, je n’ai pas envie d’aller vers elle. Si j’apprenais que l’action pouvait être, un tant soit peu, la « soeur du rêve », ou bien si la poésie pouvait reprendre la place qu’elle mérite, je parle de la poésie digne de ce nom. Je serais prêt à être actif et participer au monde de la littérature si tel était le cas. Mais je crois que je sais déjà ce que j’y trouverais. Pourquoi la littérature ne devrait-elle pas me donner envie d’aller vers elle ? Pour le moment, c’est moi qui ne veut pas d’elle (je prefère sans doute cet état de choses). Je ne veux pas y aller comme une prostituée, qui s’adapterait à n’importe quelle saloperie. Je ne sais pas m’adapter. Si la poésie est en-dehors du milieu littéraire, alors de fait j’irai en-dehors de ce milieu. Je suis plein d’orgueil en disant ça, sans doute un imbécile de rêveur prétentieux, mais c’est à la littérature de venir à moi, c’est à elle de venir me chercher. Et non l’inverse.
J’apprenais, hier, que pour Michel Houellebecq, Baudelaire est « le plus grand des poètes, donc le plus grand des écrivains ». Cela me donne du baume au coeur de savoir que le plus grand écrivain français d’aujourd’hui, comme on le dit, place Baudelaire au sommet, et la poésie elle aussi, au sommet. D’un seul coup, Michel Houellebecq monte très haut dans mon estime. Je n’ai lu encore aucun livre de lui. J’achèterai « La possibilité d’une île ».
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