Tes enfantillages, ta mine irrésolue
Tes pensées succinctes, ta marche parallèle à la mienne
Ton goût pour les pianos détraqués, ta façon de souffler sur les bougies
De fermer le dernier bouton de ton manteau, ton froncement de sourcils sous la pluie
Ta crainte de ne pas être à l’heure, ta manière d’allumer la lampe de chevet
Quand tu franchis le seuil, quand tu feuillettes le livre, ta façon d’augmenter le volume
Quand la chanson te plaît, d’étendre les jambes quand ce n’est pas toi qui conduit
De remuer l’air avec tes paroles dénuées, de faire couler les dernières
Gouttes du soleil dans ton éclat de rire et dans les danses indigènes, ta gène
Lorsque tu te sens admirée, ton désir secret de faire reculer le temps à son insu
De couper l’herbe sous le pied à ma mélancolie, cette manie de s’égarer
Dans les choses imparfaites, de croquer dans ces pommes mal épluchées, ton air
Dégoûté par l’odeur du whisky, des cendriers surannés, ta manière de scruter l’assurance
Qu’ont les mouches qui se posent sur un corps défendu pour la première fois, de fermer les yeux comme si
Le déluge était sur le point de changer nos vies, de taper le code secret
De ta carte bancaire, de choisir une minute entre toutes
Et de me l’offrir, de scruter les bruits bizarres au milieu de la nuit, de dire
Qu’un fantôme passe quand la lampe faiblit, quand tu fais mine d’ignorer
Qu’à ton insu je recense tous tes trésors, ta façon
De faire danser ma vie sans trop le savoir
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