Quelques secondes
(Je regarde toujours le ciel de l’intérieur)
Après que la pluie en eut terminé avec moi,
Je tombais froidement devant les étoiles.
Je pleurais plus doucement que la matière.
J’ai marché et les vieux arbres ont rêvé de mes pas.
Froides comme des cordes, les voitures en dessous noirs,
Suintantes, chuchotantes, immobiles dans leur lit.
J’entendais le clapotis des gouttes de ma fièvre
Sur le métal froid des plaques, dans le nœud de mes nervures.
Le bitume respirait les imagos crevées.
En-haut les étoiles, glacées, étaient plus bleues
Et les nuages avançaient plus purs.
Dessin : Fernand Khnopff
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