Je voudrais retrouver mon trésor d’illusions ;
Et, comme une évasion ;
Retourner aux débuts, aux premières lueurs
D’une nuit sans douleurs.
Recueillir mon bonheur dans un coin de tes yeux ;
Comme un enfant radieux
Qui pleure ou qui sourit, qui jamais ne s’ennuie
Et joue avec la vie.
Juste à-côté du monde, à-côté des vacarmes,
La musique sans larmes
Chantonne pour nous deux le lointain souvenir
D’un amour sans soupirs.
Un parfum méconnu dans les airs agissant,
Un soleil s’immisçant,
Porte ses longs rayons entre les poussières
Jusqu’à tes paupières.
Un bonheur oublié nous fait signe, éveillé,
De nous émerveiller ;
Et je viens endormir mes tristesses plaintives
Dans tes mains attentives.
Des petits monstres, dans la nuée de bonheurs,
S’épanchent sur ton coeur
Ils viennent tour à tour, dans les plus beaux écrins,
Guérir tous tes chagrins.
Dans ton regard je vois la tristesse lascive,
Ton âme primitive ;
De tes yeux mouillés tombe une noire pluie fine,
C’est une encre de chine.
Parsemant sur ta peau d’étranges grains de sables,
Ni pareils ni semblables,
Mais chacun différents. Des soleils sur les toiles
Multiplient les étoiles.
Comme un tigre dompté notre désir farouche,
Rassasié se recouche ;
Au fond du ciel le soir peu à peu disparaît,
Fuyant comme un secret.
Quand la nuit s’évapore et que le jour se lève,
Je garde bien mon rêve ;
Et je place mon coeur dans un vase de pleurs,
À-côté de mes fleurs.
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