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Certains soirs, alors que tout semble aller pour le mieux, un obscur chagrin monte au-dedans de moi, je pense à des gens que je ne côtoie plus, je pense aux amis que j’ai maintenant, aux autres amis que je n’ai plus, ou qui sont loins. Il y en a certains que j’aimerais revoir, d’autres qui sont devenus trop différents de moi. D’autres encore, que je n’oserai pas recontacter. Ce chagrin, aussi triste soit-il, je l’aime car quelque part, il me rappelle que je suis vivant. C’est malheureux à dire mais c’est dans le puits de la tristesse que l’on puise parfois les émotions les plus profondes, les plus puissantes. À la manière de la lumière qui passe dans l’obscurité, mes plus belles émotions sont issues de ce puits là.

 

J’ai du mal à dire ce que j’ai envie de dire. J’ai l’émotion mais je n’ai pas le rythme d’écriture, je suis comme endolori. Comme si la muse était gêlée quelque part en hiver, dehors, ou dans un glacier en altitude, dans une caverne, que sais-je, loin du feu en tous les cas, et loin de moi. Je ne sais pas, en fait, si je suis bien ou non, je suis dans une sorte d’état abstrait, un peu en-dehors du monde. Comme j’aime. Je crois que j’ai simplement envie de pleurer.
Je crois que je me suis perdu moi même sur le chemin, j’ai continué d’avancer dans la vie comme une ombre. Il est sans doute trop tard pour que je puisse me retrouver, pour que je redresse ma vie sur ses deux pieds. Mais ce que je peux faire par contre, c’est une tendre une main vers la nuit, vers l’inconnu, vers le rien peut-être, mais c’est le geste qui compte, n’est-ce pas ?

 

 

 

Je suis un mort qui rêve la vie.