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man-ray-solar

Longtemps le rêve, à l’abri des chambrées
Là où les arbres entrent en collisions et les feux
Diamés d’air où nul espace ne retourne
En soupirant repense à l’heure heureuse
Nulle perte ô ressac, flux et reflux
Expansion des choses marines comme l’amour
C’est un navire qui erre d’abysses en abysses
Qui ne sait jeter l’ancre nulle part
Tu as de l’encre sur les doigts
Pour décrire mille et un chagrins
Et les changer en lumière
Mais tu ne vois plus les phares
Volatilisés dans la nuit avec les oiseaux de proie
Pense la lune ou est-ce la lune qui te pense
Comme elle succombe à la vision d’un orage
Aussi mille promesses
S’affranchissent à travers tes yeux tristes
Comme une terre d’éden ou les glaciers
Eparpillés dans tes pupilles n’en finissent plus de fondre
Et de lancer des milliers de fleuves vers tes lèvres ô équinoxes

Et quand tu respires
C’est un bonheur supplémentaire, peut-être
À la vérité des choses que tu ne voulais pas voir
C’est ici la terre promise où les arbres
S’épanouissent ainsi que des confusions
Contusions par centaines pour un long voyage
S’envolent comme les nuées sans cesse
Une absence te tourmente comme le vent de la mer
Vient remuer les feuillages, les rives
Condamnées aux flux et reflux, c’est ici la promesse
Des grains de sel sous ta paupière
Souvenir d’une vie antérieure
Ou tu étais Raie noire, peut-être
Ô belle marée, ne reviens pas en arrière

Si tu ne sais plus qui tu es, regarde-moi ton miroir
Comme une image amoureuse se réfléchir
Nous vivons de cela, quelque chose
De pourpre et de noir
Viendra rompre le silence et les cordées
De ton navire il est l’heure, l’heure de penser à autre chose
Et de changer la couleur du jour et des mains
Pour d’autres mains, regarde le jour est déjà là
Qui vient te soulever dans ses bras de nuit
Tu ne l’attendais plus rêvasseuse
Le tropique a fait tourner la Terre comme une toupie
Sans le savoir et toi tu as fait le tour du soleil
En moins de temps qu’il n’en fallait pour en rire
Aveugle à tout, sauf au désespoir
Tes yeux fermés n’effaceront pas le monde

Ô promesse déclose
Le jour se lève le vois-tu, l’instant n’est pas vain
Lueur noire, à la peau inconsolable
Il est peut-être l’heure de s’affranchir
Enfant tourmentée, qui ne sait plus traverser l’orage, vaisseau endormi
Qui ne sait plus s’il faut aller
Tordre le cou à ce vent où le laisser courir
C’est ici que l’encre s’est abandonnée maritime
Et prolonge la seconde en la déposant
Dans le pli de la vague
Sur l’infini variété des enchantements, magnifique
Flux et reflux des ivresses et des mélancolies
Rêvée longtemps, abandonnée à son sort
Puis retrouvée solitaire, tes yeux pleins de mes larmes
Illuminés par le scintillement du soleil
Sur le front de la vie un baiser plus doux que la chair
Cours après toi comme je rêve
De te voir plus heureuse qu’un chat
Qui contemplerait la lune pour la première fois c’est une aurore
Qui n’en fini jamais de s’élever au-dessus de ta nuit je voudrais
Retrouver sur tes doigts le magnétisme qu’ont les anges lorsqu’ils voient
Leur paradis perdu enfin retrouvé ô mélodie clandestine