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I

 

Un matin, nous irons retrouver quelque part
Des morceaux de vérité éparpillés dans les herbes hautes…
Alors, fini les délires, les jeux vidéos, les yeux
Qui s’esquintent sur les écrans, les amours patraques
Les fantasmes et les rêves échafaudés, les attentes de rien
Les jeux des adolescents qui ne veulent pas grandir
Les longs ennuis et la peur de vivre de construire et d’être
Nous irons un matin
Trouver une part de la vérité
Échouée à nos pieds
Et nous nous verrons dedans comme en un miroir
Nous comprendrons que nous sommes passé à côté de la vie
Ce jour-là
Nous cesserons enfin de nous mentir à nous-même
Et pour cause
Nous serons morts

 

 

 

II

 

Regarde au-dessus de toi la vie passe pendant que tu soupires
Il y a bien mille et une raisons d’entrer en révolte mais tu restes là
À te morfondre ainsi qu’une vieille limace encroûtée dans sa petitesse
Et rêver toujours à ce qui n’aura jamais lieu
Je n’ai pas le cafard, c’est moi, le cafard
Lèveras-tu un jour un doigt de ta main en direction de ta propre liberté
Par-delà le regard des autres, cette prison invisible
Mais non tu restes fermé et triste avec au fond de toi
Un profond désir de mort
C’est déjà ce que tu fais d’ailleurs tu creuses un peu plus la mort chaque jour qui passe à attendre
Tu attends tu ne fais rien d’autre qu’attendre
Devant la porte fermée
Cette porte qui mène à toi-même
Et que tu n’oses pas ouvrir

 

 

 

III
Les gens perdus

 

Cette société ennuyeuse, qui produit en masse
Des somnifères, dans la télévision, dans les films souvent
Et même dans les livres, de quoi nous entretenir
Dans une attente indéfinie de la vie
Cette vie qui n’est pas la vie qui nous parle un langage agréable
Paisible, avec des paradis dans tous les coins de la rue
Des promesses par millions, des enchanteurs, des magiciens
Du vacarme en continu de tous côtés pour surtout
Ne pas nous retrouver face au silence, face à ce que nous sommes
Le temps de comprendre que nous faisons semblant d’exister
Il est déjà trop tard

Et nous grandissons par millions comme des enfants abrutis et décervelés

 

 

 

IV
Et l’amour est un landau

 

Et le vent nous enlèvera bien loin
Dans une autre galaxie peut-être
Avec nos pensées, nos souvenirs
Et nos espoirs déchus
Nos pauvres cendres désabusées de nous
Notre destin malheureux, mais pas plus
Qu’un autre
Nous n’avions qu’un amour pour une existence
Celui qui brûle celui
Pour lequel tu es fait