Aujourd’hui, j’ai eu la chance d’avoir une discussion marquante avec une amie. Nous avons parlé de moi, une fois n’est pas coutume. Elle semblait vouloir me dire quelque chose d’important, quelque chose qui, apparemment, lui tenait à coeur de dire et qu’elle gardait à l’esprit depuis un bon moment, attendant l’instant idéal avant de m’en parler. Nous avons parlé de moi donc, ce qui d’habitude me gêne, c’est peu dire, au regard de tout le mal que j’ai dans la vie courante, à parler de moi… Je veux dire, non pas en superficie, mais en profondeur… et dans le vrai. Là c’est dur, et c’est rare… Dans mes vrais problèmes. Des problèmes on en a tous, et c’est tant mieux, les miens sont, sommes toutes, assez classiques au final. Les gens qui me connaissent un peu le devinent, certains ont très bien compris, ils ne doivent pas se compter plus que sur les doigts d’une main au final, les gens qui me connaissent bien.
C’est la même chose au travail. C’est la même chose en amour. C’est la même chose, finalement, en général, et dans tout mon rapport à la vie. Je dois trouver mon indépendance dans tout ça. Indépendance des sentiments. Indépendance au travail. Je dois voir où je veux aller. Je dois savoir ce que je veux. Je dois me donner les moyens d’y arriver, penser à moi, à mon intérêt. Je dois, aussi, apprendre à dire non. Je dois retrouver un certain charisme, me redresser. Je ne dois plus avoir peur de certaines choses, je ne dois plus être influençable sur certains points. Je dois garder une part de mystère. Elle a touché au centre. Sans ambages, fermement, mais avec attention, pour me faire avancer, et non pas l’inverse. Finalement, les gens parfois me connaissent plus que je veux bien le croire, malgré mes faiblesses que je tente de cacher par tous les moyens. Il me semble que c’est quelque chose que je savais déjà, dont j’avais conscience, mais que quelque part je mettais de côté. Je me cachais en quelque sorte, à la manière d’un autiste. Je ne voulais pas me placer face à ma vérité, je me bandais les yeux.
Je le savais confusément, mais ça ma quand même fait un coup de l’entendre. Pourtant c’est exactement ce que j’avais besoin d’entendre. Cela me fait réfléchir.
J’aime qu’on me dise la vérité de cette manière. Il y a si peu de gens, si peu d’amis qui pourraient vous mettre face à la vérité, comme ça. Sans chercher à y gagner quoi que ce soit, sans arrières-pensées, autre que d’être, tout simplement, sincère. Et sans chercher non plus à aller au-delà de la simple amitié, ce qui est le cas ici. C’est grâce à cela qu’on peut avancer, qu’on peut atteindre nos objectifs. Les gens qui me connaissent bien savent qu’ils peuvent me parler franchement, sans rien craindre. Je sais reconnaître quand quelqu’un est sincère, même si c’est pour me parler de mes défauts, de me dire ce qui ne va pas, je le prends toujours bien (même si parfois je peux râler au début), et je suis le premier à rire de moi-même. La meilleure façon de s’y prendre avec moi, c’est d’être sincère et direct. Sans chemins détournés ni ambiguïtés. Sans flou. Sans choses cachées, non avouées. Laisser tout ce qui est inutile sur le côté, et m’aborder simplement, en étant soi (avec tous les défauts, les qualités, les banalités et les singularités, les noirceurs et les lumières qu’il contient). J’aime quand les choses s’expriment, quel que soit le moyen. Et, plus important, c’est de me faire confiance (sans quoi je ne peux faire confiance à mon tour), de ne jamais douter de moi. Les sentiments éprouvés et exprimés envers ma personne n’annulent pas mes propres sentiments, et ne me font pas fuir, je ne fais pas partie de ceux-là.
À l’opposé, la pire façon d’être avec moi, c’est l’indifférence, l’absence d’attachement, de chaleur humaine.
Ça m’a toujours fait drôle me rendre compte, parfois, que des personnes me voient comme quelqu’un de compliqué, voire incompréhensible, bizarre, dont on ne sait pas par quel bout il faut le prendre, alors que, finalement, c’est vraiment tout simple, une fois qu’on a compris le truc, je suis le type le plus simple et qui n’a besoin que des choses les plus ordinaires au monde…
La clef est simple, peut-être si simple que les gens ne la voient pas toujours.
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