Le soleil est levé depuis quelques heures déjà
tu ouvres les yeux
tu n’as pas encore endossé le rôle
pendant un moment
tu as existé en-dehors des choses
pendant ce court instant tu n’avais pas encore de nom
c’était toi
avant que tu ne rebâtisses les murs
as-tu bien dormi
cher instant
cette vision là me suffit
je vais partir de là l’histoire débutera
ici sur le point blanc avant de mettre le costume
avant d’entonner le refrein
avant les escarpins les rouge-à-lèvres
je te vois petite fille marcher sur la page
ta beauté n’existe pas tout à fait
tant que je n’ai pas anéanti
ce qui la retient sur le papier
Finalement tu te lèves
je pensais te réveiller
mais c’est moi qui dormais
je pensais crocheter ta cage
c’était bien moi l’enfermé
À la vérité je suis bien ce fantôme
qui s’imagine vivant
je cherche l’ornière
j’ai répété tant de fois la comédie
que je sais plus parler
j’ai trop écrit
je suis rendu
Tu as longtemps cherché l’euphorie
l’élévation, l’ivresse d’une sensation nouvelle
tu cherchais tous les moyens pour l’incanter
l’attirer à toi, la provoquer
tu as erré au hasard jusqu’à connaître
le moindre recoins des rues
tu as rêvé la vie des personnes
derrière les baies
Un peu de sable versé sur le foyer
les amusements
il y a bien autre chose
qui passe au-dessous
entre deux agitations
entre deux tréssaillements
que cherchais-je à retenir
Commentaires récents