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baudelaire

Les dieux savent tout l’amour éprouvé toutes
les mers qui m’ont traversé à ces lectures
à ces ténèbres glissantes, ces surfaces polies miroitant
tes yeux qui ont connu le large, tes doigts crispés ton cœur
hanté par un feu dansant évanescent
les dieux savent tout l’amour éprouvé les paroles
émiettées le soir en rêvant ta main ta présence
les peaux mortes de tes mues
au-dedans toute ma vie
au-dedans tes naufrages, tes luxes tes envolées
la douleur, toute l’écume et l’or laissé
à genoux je t’ai gardé
quelques papiers repliés ils danseront sur nos tombes
les nuits sont moins muettes, plus riches habitées
de caravanes de saharas de voûtes étoilées, je t’attends
sur le rocher où ton âme est passée, les dieux seuls savent
tout l’amour qui est resté