Bâtir sur le coeur
Le temps est calme. La légèreté prend le pas sur l’ancienne pesanteur de mes jours. Il me semble que je suis confiant, aujourd’hui. Nulle détresse à l’horizon, aucun océan noir. Cela remue doucement, en moi. Cela se réveille comme après un long sommeil. D’où vient donc cette nouvelle résurgence ?
Même la tristesse est douce. Je ne sais pas d’où ce changement peut provenir. Le Printemps ? Elle ? Elle…
Peut-être les prémices d’une chute prochaine, le signe d’une perdition à venir ? Sans doute cet état ne durera guerre. Je l’ai peu connu, dans ma vie. Je ne l’avais pas connu depuis des lustres, cet état de confiance général. Cette envie de sourire et d’aider les autres. je me rends compte que je suis bien plus en mesure d’aider les autres que je ne l’aurais crû, après avoir réglé une bonne part de mes propres problèmes.
Peut-être ai-je stoppé de trop m’en demander.
Peut-être suis-je en train de m’avachir, de me ramollir.
Du reste, d’infinies émotions montent en moi, que j’ai, pour le moment, du mal à mettre en ordre, en mots. Ils ne viennent pas. Ils semblent s’entasser en trop grand nombre sur le pas de ma bouche. Cela s’encombre, ne sort pas. Comme un paquet de sable encore humide qu’on aurait amassé dans un entonnoir qui se bouche, il n’en sort que de rares grains, qui ne scintillent pas encore…. Le temps… Laisser faire le temps, lui donner sa chance. Sans doute, une transition a eu lieu dernièrement qui est sur le point de se terminer. Les envies se bousculent au portillon… envie de créations, de renouvellements, envie de changer d’état d’esprit, de manière de penser et de voir le monde.
Oh, évidemment, quelques remords viennent de temps en temps me rappeler ce que je n’ai pas fait et que j’aurais pu faire. Composer un bon livre, dire certains mots à certaines personnes.
De mauvais comportements que j’ai eu avec beaucoup de gens.
Pour tout ça il est encore possible de me rattraper. Car rien n’était perdu et je prends conscience que, malgré tout, les gens qui comptent m’aiment toujours.
Je crois que je tire la leçon de mes erreurs, voilà le fruit que je récolte de mes longues réflexions et de mes tourmentes, qui n’ont pas été vaines.
La vie est juste. Elle récompense toujours les élans maladroits mais généreux, les âmes fidèles, les âmes qui n’ont pas perdu leur foi, qui n’ont pas laissé tombé les idéaux, les voeux murmurés au « confessionnal du coeur ».
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