Tu cherchais l’existence dans les trous de souris
Parmi les détritus au hasard des nuits sans nom
Tu la cherchais dans les courant d’air ou dans la main des voleurs
Quelque part dans un des quatre coins du monde
Dans les bruits qui te rendent sourd ou dans les anneaux de saturne
Au fond des flaques ou dans la voie lactée
Courir après la nuit comme d’autres après le soleil
Dans la douceur au hasard avec les mouches
Tu tournais autour dans le noir avec les autres
Tes compagnons tes frères de perdition
Tu la cherchais sous les étoiles
Tu la cherchais au fond du trou
Tu avais entendu parlé d’elle le vent avait porté de ses nouvelles
Dans les spectacles grandioses et dans les grandes roues
Vivre exister avec les insectes
Tu cherchais l’existence dans un peu de cendre
Tatouée sur la peau d’un indigène au sang bleu
Tu parcourais la terre assis-là
Pour chercher ce lieu que tu avais quitté
Tu ne sais plus quand
Tu ne sais plus quelle latitude tu habites
Tu ne sais plus quelle mémoire tu abrites
Consommer par tous les pores
Nager dans le sang du monde
Les sangles aux poignets les colliers aux cous
Avancer entre deux lignes de fuite
Se pencher au chevet des marins perdus
Comme si tu rendais hommage aux sirènes
Mortes faute de rêveurs
Harmonie, harmonie du monde
Tu ne sais plus quelle machine inventer pour habiller ton destin
Tu cherchais l’existence dans les yeux troubles
Dans les dessins sur les murs
Dans le néant de tes poches
Dans la foule, là où tu n’es plus seul
Là où tu crois qu’on te regarde
Prends tes jambes à ton cou
Vas t-en
Tu la cherchais sous quelques satellites
Dans le désordre de ta rue
Tu écrivais ton nom sur tous les totems
Sur les feuilles de papiers brûlés
Tu la cherchais là posée sur ta tête, glissée sur la page d’un livre
Entre deux mots
Avec la frousse
Prends là pour te diriger
Pour te consoler
Elle qui coule sur le trottoir, fondue
Tordue de négligences
Temps de chien
Sois sûr de rentrer à la maison après la chute
Regarde tu ne sais plus rire
Mais tu sais faire le clown
Tu cherchais l’existence dans les écrans, dans les amours de plastique
Dans les fêtes d’anniversaire dans le nid des oiseaux
Dans l’anatomie des veilleuses électroniques
Regarde comme les fêtes sont vides
Comme les nuits sont assourdissantes
Aux marchés des dupes
Aux passages des heures
Perdu, à force de demander ta route
Amnésique à force de te souvenir
Tu ne chercheras pas plus loin
Et tu t’arrêtes là, épuisé
Elle était là
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