J’ai peur de l’avenir j’ai peur que tu retournes dans les bras d’un autre et moi, seul à attendre je serai encore à glisser doucement sur la porte où tu respires, tu respires sans moi aussi loin comme à l’autre bout du monde j’ai peur
Que cela ne soit qu’un rêve dans un rêve et que rien ne se produise étoile mouillée et que toutes les étoiles soient fausses
J’ai peur parce que je ne suis pas si beau et que je fais juste semblant comme je fais semblant d’écrire et de vivre et d’être
J’ai peur que tu m’oublies et de n’être qu’un spectre où je n’aurais plus qu’à sombrer dans les vieux contes oubliés de tes mains
Et de mourir un jour avec les berceuses qui jamais ne consoleront la moitié de mon coeur pas même
La musique des dieux grecs, pas même les statues vivantes ne me rendront le goût des choses
Avec tous les poètes oubliés écroulés parce que
Pauvres poètes volés que nous n’écoutons plus et qui déambulent avec leurs idées obsolètes et ridicules
J’ai peur que tu te lasses de moi alors j’invente toutes les solutions possibles j’ai peur et je veux
Etre plus que moi-même et bien mieux encore et t’aimer plus que n’importe qui ne t’aimera jamais comme moi ô comme j’ai peur de trop t’aimer
Que tu attendes d’être vieille pour te rendre compte que nous n’avons qu’une seule vie et que
Ce n’est pas maintenant qu’il faut songer à apprendre à vivre ah ça non on le garde pour le dessert au crépuscule avec
Les libellules et les araignées d’eau nous aurons tout le temps de goûter la terre j’ai peur
De ne plus avoir tes mots pour me rassurer et qu’à force de regarder ton miroir je disparaisse de tes yeux j’ai peur
Qu’à force de regarder le ciel il ne finisse par m’avaler
Et je reviendrai sous forme de pluie tombée d’un éden étrangement bleu pas même un orage
Seulement quelques larmes pour aller embrasser la clarté matinale j’ai peur
De ceux qui disent que la vie n’est que solitude maudit soit celui
Qui inventa la tristesse ce délire qui n’a pas lieu d’être j’ai peur car je n’ai pas confiance en moi quand je regarde le soir
Les boutiques illuminées par les lampes pour attirer les passants comme
Des papillons de nuit qui vont s’abîmer les ailes sur la vitre qui les sépare de la lumière j’ai peur
Qu’un matin tu te réveilles en te disant je n’étais qu’un homme et rien d’autre un homme banal
Qui faisait semblant de jouer avec la lumière, rien d’autre je veux être
Ce météore qui traversera ta vie de part en part et que tu ne m’oublies jamais car je mourrai un jour le sais-tu
Ce n’est qu’un peu de peur parsemée dans nos yeux comme des étoiles et pour
Ne pas que la vie soit trop facile j’ai peur car
Je veux maintenir cette tension cette confusion en toi comme en moi pour toujours et pour
T’attirer vers l’éternité comme le papillon de nuit et
Ne pas m’éveiller de ton rêve et faire flotter la vie
Au-dessus de la vie elle-même ondulante et voyageuse
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