Mais l’amour est un ciel bleu et vert, univers repensé
La féerique traversée du miroir, de la moite minute
Féconde intransigeance des instants ensorcelés
Ce sont les insectes mouillés dressant leur parapluie
S’asseoir à l’écart dans un coin reculé du paradis
S’échapper de ce monde pour entrer dans un autre non moins réel
Immatérielle exploration
Le sous-marin de la voie-lactée
C’est aller demander de ses nouvelles à l’existence
Retoucher les coutures de la manche
S’habiller pour un dimanche ensoleillé
C’est l’étoile sucrée collée à la langue
Repartir pour un tour
Le propice hasard, l’hypnose des candélabres
C’est le chef d’orchestre qui reprend du service
Le journal intime sublime trouvé sur le trottoir
Le hasard qui est tombé juste
Sur la couleur idéale des retombées de soleils
Et l’élévation des traversées
Le froid qui n’est plus, le rêve ce film coloré
Perdu aux confins des îles sans densité
Parmi tous les jouets inusités
La pleine lune affranchie du cadran solaire
L’attirail au placard, la vitrine aux décombres
La guirlande de l’opéra dans la remise
Et le corps mis à découvert
Sur les champs de batailles sans soldats
Déclarer la guerre aux fantômes sans voix
Franchir la frontière des pays interdits
Les royaumes sans rois
Les souffles violents
L’ivresse comme les chats libérée la nuit
Écrits sur la peau à l’encre invisible
Ce sont les gestes tressés dans le marbre d’une mémoire
La fabrication de souvenirs sans dates
Les derniers, les premiers
Faire don de sa nuit à la métempsycose
Le plus beau livre imprimé dans sa démesure
C’est mille ans d’émotions condensées sous un saule pleureur
Dans un poème transporté dans le lit de la vie
L’enfance des choses à pleines mains
Par-dessus tous les ciels bouleversés
La voix des sirènes matérielles qui s’est tue
C’est le primitif échappatoire
L’extinction des feux artificiels
Vertiges si profonds qu’on y reste fixé
C’est l’heure affranchie de ses abîmes centrifuges
Le jour comme un million de rêves concentrés
De papillons fertiles, d’étés multipliés
L’ennui qui relâche son empire
Et le rend au soleil
L’insoumise pensée, la liberté retrouvée
Délestée, qui voyage aux quatre coins du monde
Planter le drapeau de l’existence digne de ce nom à tous ses sommets
Et recouvrir d’un mot mille ans d’incertitudes
C’est courir les pieds nus sur un sol familier
Dans la cendre de nos futurs
Enfin recomposés
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