Je te fais don de tout ce qui me sépare du paradis et me nuit
Et me déshérite sans cesse de cadeaux invisibles
Ce qui me désespère et s’accumule, autant de minutes où je ne suis pas ivre
Où je ne suis qu’un fantôme supplémentaire parmi tous les autres fantômes
Qui peuplent ma nuit la rendent inféconde et craintive
Je te lègue un nuage en marge de ton livre ce champ sans clôtures
Le ciel pour le clore et le soleil pour l’éclore
Je laisse dans tes mains ce fil d’ariane pour le labyrinthe sans issue de mon for intérieur
Le sable pour y jouer l’eau pour y dormir, le lit pour y rester longtemps
Les forêts denses pour s’y cacher
Je te fais don de mes heures perdues, de tous mes oiseaux captifs
Et de mon âge d’or
Mes jours comme autant de battements de coeur entre lesquels la nuit
Je divague guidé par les phares, les étoiles et tes yeux
Qui me regardent faire
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