A la poursuite du Paradis
Ce n’est pas un vain voeu. Dans les couleurs et les chants multiples, dans les grandes enjambées crépusculaires. Un long rêve sans doute, qui n’a pas fini d’être. Peu m’importe la direction que va prendre ma vie, je suis allé tâter du ciel aussi haut soit-il, de même que l’enfer, aussi profond soit-il. Et pourtant, je n’en ai exploré qu’une partie, pour le moment. J’aurais voulu tout goûter de cette vie, les plus grands tiraillements comme les plus grands bonheurs. Oh je sais bien que je n’ai qu’une seule vie, j’ai choisi d’abord de la vivre à l’intérieur. Tout ça n’est qu’un rêve, me dira t-on, et nous finirons tous par en sortir. Ce n’est pas une mauvaise chose, ce n’est plus une peur pour moi. Au moins, peut-être aurais-je ce privilège de ne plus avoir peur de la mort. c’est prétentieux et surtout, je ne sais si je n’ai vraiment plus peur. On pensera que j’aurais raté ma vie, au contraire, je dirais que je l’aurais goûté, que je l’aurais pressée, comme un fruit, jusqu’à la dernière goutte. L’existence est plus que l’océan, bien plus que la voûte qui nous surplombe.
Mais je n’en suis pas à la fin. Il me reste trop de choses à accomplir. Je dirais même que je n’en suis qu’aux balbutiements. Il subsiste tant d’or, encore, que je dois déterrer.
Je connaissais la vie bien avant d’avoir vécu. Peut-être la trace, au fond de moi, de milliers d’années d’évolution.
Immense mystère de notre présence au monde. Qui devrait nous surprendre à chaque instant. Où diable est passée la sagesse ? Pourquoi tout ceci, plutôt que le néant…Au moins, avoir fait la connaissance de soi, avant de nous éteindre.
N’oublions pas que la mort chez moi n’est plus morbide, c’est tout le contraire. L’idée de la mort ne m’est ni douloureuse, ni malheureuse. C’est un mystère supplémentaire, peut-être le plus beau des mystères. Mais n’y pensons pas, pour une fois. Pensons à la vie plutôt. Bien sûr elle en a elle aussi des secrets, et non des moindres.
J’aurais acquis, peut-être, une certaine liberté intérieure. Je suis quelqu’un de libre, voilà. Pas encore tout à fait délivré, mais libre au-dedans, libre de toute exploration, de toute expressions. Un de ces jours, ma liberté intérieure prendra le jour dans ses bras.
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