La scène se déroulait dans le métro parisien
Station Montparnasse-Bienvenue à l’heure de pointe
Je cuvais mon horreur de la masse humaine
Entre un touriste qui ne ressemble à rien et les autres choses absurdes et innommables
Qui encombrent ma vie
Pas un ciel multicolore dans ce champ de coléoptères
Assoiffé d’un peu de différent je traînais mes yeux
Il nous faut le désert pour commencer à voir les mirages
Au sein de l’horreur la moindre étincelle prend des allures de soleil
Ainsi je l’ai vu cette femme apparaître en tailleur noir
Réminiscence d’une ancienne allure anéantie par les modes américaines
Une beauté épanouie en temps réel sous mes yeux qui faisait figure d’héroïne
Elle était brune les yeux bleus la peau très blanche sûrement la conjecture que je préfère
Je vais l’appeler Céline mais je ne connais pas son nom, c’est le premier qui me vient mais c’est elle
C’est elle Céline c’est son vrai nom si elle en a un autre en étiquette c’est que ses parents se sont trompés
Après tout quelle importance, je ne la reverrai pas
Ou plutôt si je vais la revoir ici même dans mon poème et la fixer pour toujours
On a parfois dans les fourmilières quelques fourmis ailées
Qui ont le droit, elles, d’aller goûter au bleu du ciel au vent frais somptueuse
Pendant que moi je me débats dans le trou à rats immense
Elle a rayonné sur moi la promesse d’un bonheur qui a duré toute la journée peut-être plus
Elle n’en a pas idée inconsciente qu’elle était de m’émerveiller moi
Elle ne saura jamais que j’existe, je lui écris un poème
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