Dans cette incapacité actuelle à me surélever, péniblement lourd et ancré dans ces matières mortes qui ne bronchent pas, j’exerce une patience stérile, sourd, désespérément sourd. Pourtant, je suis sûr qu’il cherche mon écoute. Il cherche mon écoute, me flaire, il parle, infuse, se déplace, cherche l’entaille par laquelle il pourrait s’introduire. Il me donne la parole. Désinstruit, je ne sais plus parler. Je ne sais plus rien. Hors de moi, la cosmogonie, les chevauchées. L’obscurité autour, en dedans.
C’est bien une forêt extrêmement dense qui me sépare de cette voix hors de portée. Je la hèle, l’exhorte. Que puis-je faire sinon, exhorter sa présence, bien qu’il soit déjà là ? Privé de lui, je suis dans l’incapacité à m’extraire, à m’effacer de la surface léthargique. Malgré mon affaiblissement, mon mutisme, mon impénétrable introversion, ma tête dans ce feu qui n’y rentre pas, le loup ne vient pas me finir et je le sais assis, près de moi, les yeux fixés sur ce fond d’étoiles hors d’atteinte.
Quand, et par quel chemin, regagnera t-il sa tanière ?
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