Faut laisser les détails aux gens amoureux de la vente au détail
Et la langue tricote des étoiles
La poésie
Elle y est dans son préambule la fameuse, où le théâtre mâche sa représentation
Avant-coureuse toujours prise au dépourvu, toutes mines dehors à ne plus savoir quoi raconter
Faudrait peut-être laisser ici-bas les choses d’ici-bas
Et le soulever dans son ciel, qu’il soit le notre, ou celui d’un autre…
Bousculer un peu le tout, tirer sur les chevaux de bois pour en découdre avec le bac à sable
On bave à l’écran avec quelque part dans nos gênes primitifs le souvenir ADN du mollusque
Puisqu’on est venu par la mer, paraît-il…On y retourne
On bave à l’ennui, à la monotonie cyclique des frétillements climatisés
A se frotter le dos au paillasson qui gratouille
On ne sort pas de la monotonie…et on rate ce qui vaut la peine d’être tenté
Dans le bleu du vacech, pour pas une puce d’oxymoctet
Le travail incessant à trifouiller le mot comme un jouet qu’on désarticule
Les jérémiades et les moi-je-souffre, à la cuvette
Les non-sens, les hystéries infécondes, les coups de palmes dans les flaques d’huile, pareil
J’en ai assez fait je crois, j’ai donné ma dose pour ma part
De l’océan à la plage, de la plage aux montagnes nuageuses, des montagnes jusqu’au désastre, puis du désastre à la mer
Mais faut faire des efforts pour la trouver sa petite languette sous-marine, un travail monstre peut-être
Les fainéants n’arriveront à rien, ceux qui ne vont pas au-devant d’eux-mêmes
Ceux qui se laissent aller à la première occasion les petits pleurnichards, les cosettes à la voix délactée
C’est en arrêtant de tourner autour de soi comme des mouches autour d’un cadavre qu’on finit par la trouver sa petite langue
On pousse les petits cris des gens comme des piaulis taillés dans le nerf
Faut pas se laisser aller au premier mot qui nous vient, toujours l’envoyer paître
Comme les moutons à l’abri là-bas dans leurs tics cérébraux à mâchouiller des marguerites mortes
Ses petites douleurs on les range au placard, s’en servir comme matière première à la limite
Mais on ne le montre pas ça ah non je ne donnerai plus dans le bourre-mou
J’ai rangé mes foutaises à leur place au sanctuaire
Je me suis rangé sous le drapeau de la pudeur
On passe à autre chose et là on y arrive vraiment, à la chose qu’on cherchait avant
Quand on n’y met plus sa prétention et son petit nombril de pacotille
Toutes mes doléances à l’idiot que j’étais hier, qui tournait sans cesse autour de la même crotte…
Une couronne de fleurs pour ce qui viendra ensuite
Il faut arriver-là où on en dégoûte les imbéciles d’écrire…c’est à ça qu’on voit la chose
Quand ils râlent qu’on les bouscule de leur petit confort et se lamentent dans leur nullité comme ils pataugent dans leur crasse incohérente
Les faire froncer le sourcil grincer des dents, transpirer dans leur erreur, à ne plus s’en remettre
Leur dire à la niche ils adorent ça, ça les éclaircit ça leur fait des repères, un abri
Les écrivailleurs c’est tout un tas d’enfants en manque de repères qui attendent la grande fessée
Qui ne savent plus par quel bout s’y prendre entre le surréalisme et l’ombilic du mollusque
Quand on écrit sans mythe on commence à discourir, à tourner autour du pot sans s’affranchir de rien
Quand on ne sait plus pourquoi on tisse des lignes on tombe inévitablement dans le petit nombril mielleux
On peut partir à la chasse au paradis c’est un but valable, ou attraper des plumes dans les airs avec des pinces à épiler
Mais avant tout on cherche une esthétique, une musique
Ou alors on ne cherche rien du tout
Et on paît comme un mouton dans un champ de trèfles
Faut savoir où on va, quel train on a pris, pour quelle gare, quelle histoire on raconte, au millimètre
Ils sont dans leur nid à attendre qu’un orage les en déloge, ils attendent qu’on leur dise c’est possible
On peut s’extraire des arrières-cours, abandonner les loges, s’y mettre sur le plancher de la scène
L’émotion est toute-là dans les chiffres, c’est une mathématique
Comme un tendre effort
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