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La longue file des amants désireux, devant la cathédrale immense de l’amour frétillant, n’ont pas conscience de ce qu’il se passe au même moment, dans le gris des nuages. S’ils le savaient, ils n’iraient pas se marier. Car l’amour tel que je le conçois, et tel que je me le suis réinventé, ne passe aucune porte, sûrement pas celle des cathédrales, ni des blanches mairies, aussi grandes soient-elles. Et les petits croisillons d’ailes provoquent un bruit bien tendre et je les entends, et j’aime bien leur tirer les ailes. Les petits amants ont-ils conscience de l’immensité de l’univers ? Je frétille d’impatience en imaginant le beau temps percer la membrane fragile du ciel noir. L’inverse serait vrai aussi. Mais pour l’heure, j’attends demain pour être vraiment malheureux. Des enfants s’amusent, en plein feu de l’action et je contemple cette joie gracile, comme si je la faisais mienne. Comme on se l’imagine.