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Tu as tout
les couverts les coffrets en argent
les thés à 17 heures le foyer
les draps chauds tu as la vie l’existence
au-dessus en-dessous quelques animaux de compagnie
le plaisir pour les heures creuses les chants les livres
les écrans de quoi atténuer les ennuis
un pouce dans la bouche l’enfance de la poussière
à déblayer les rôles l’écume à élaguer dans un ciel
à moitié ouvert
tu as tout pourtant
te voilà bien malheureux
et le centre dans tout ça l’essentiel
dans la paille ton rire emprunté
au plus merveilleux des films muets
il y a bien un espace où néant peut-être
dans un coin avec le reste mon dieu
que la mémoire est lourde la roche la