J’ai souvent cette pensée étrange, ce rêve de départ qui ne serait ni l’abandon ni la fuite, mais plutôt le grand saut dans cet inconnu auquel je suis voué et qui n’a pas de nom pourtant – je rêve de lui comme d’un grand voyage. La vie n’aurait peut-être pas encore débutée et j’erre – de simulacres en simulacres, de songes en songes, d’une rue à l’autre sans savoir où je vais, sans savoir quel habit je dois porter. Je ne sais où je vais et me perdre pour de bon me permettrait peut-être de le savoir. Je rêve de grands bois de solitude et d’amour. Et de maîtres qui époussetteraient la neige, les cendres sur le manteau de ma condition. Ils n’existent plus, sans doute. Cher instant je ne comprends ta langue que par intermittences.
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