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Le temps se fait long
et je n’y ai rien changé
Que disent donc les têtes croisées
les paroles échangées, criées à tue-tête
ou mutiques ?
elles disent encore et toujours
que c’est un grand vide qui se raconte
et qu’en moi-même je me tais
L’animal subordonné à la substance primitive
renard albinos, erreur génésique, dernier de la portée
il aurait dû mourir au premier combat
mais ici les faibles à la lutte survivent
et s’emparent d’autres desseins
invisibles aux yeux de tous
Ils traînent leur décadence sur les trottoirs épais
ou, assis sur une chaise de bureau pivotante
ils écrivent des poèmes comme moi
dédiés au matin clair
au néant qui augmente