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Quoi que ce soit d’abondant blesse, quoi que ce soit précisément, délivre, emprisonne par la même occasion, retient ou extirpe, c’est du pareil au même quand, éloigné et revenu, étiré au loin, revenu au centre, dans un même élan brisé qui n’en finit pas, reparaît. L’âge creuse la sensibilité des rêveurs et leur fuite perpétuelle. Retrouvailles avec la même, le même, le tout, qui vient sans paroles donner des nouvelles d’autrefois et de maintenant. Merci infiniment pour tout ceci, je n’oublierai pas, je n’ai rien oublié, je l’ai gardé précieusement sous les combles, dans les caves, les points culminants, les aurores inattendues, tout ceci gardé caché, à l’abri, là où les rumeurs et les précipitations ne pénètrent plus. Quand parfois un de ces rêveurs vous appelle, il n’attend pas de réponse, il vous appelle seulement, cela suffit, il écoute l’écho lent qui se déploie dans la forêt attenante, et cet écho est la preuve même de votre présence, la preuve que cela existe toujours. L’espace autour, dedans. Vous êtes libre d’y répondre. Et puis le reste, rien. Le reste : brume.