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De toute façon je vais vous dire, nous sommes tous, chacun de nous, de vrais imbéciles à parcourir de long en large les forums d’écriture et internet, royaume du frottis à se faire mousser les égos. Au fond, c’est le bidonville de la littérature, l’empire glauque de ceux qui ont, quelque part, un peu de mal à affronter le réel. Le réel pourtant simple des présences et du livre publié sur papier, matière concrète, à boire un verre avec des gens qui aiment la même chose que vous au lieu de masturber ses digitales contre les touches en plastique, seul à en crever avec la machine… C’est la petite mort désamorcée, la jouissance mirage des petits écrivailleurs en mal d’une reconnaissance de singe, qui écrivent et qui, au fond, font semblant de lire les autres…Les autres….Vaste concept complètement merdique dans le monde d’internet. On survole voir même on ne lit absolument pas mais c’est compréhensible, à crouler sous une montagne de mots comme des ordures qu’on amoncelle et qu’on repousse lentement vers l’abîme de l’oubli numérisé.
Ici on est seul avec soi comme des pucelards, à s’inventer des présences à base de 0 et de 1, à jouer les rôles tour à tour de merdeux, de chiatiques, d’amoureux pestés, de tricoteurs de névroses, d’antisocials à rebrousse-poil bidon, de dépressifs de service, de « regarde je suis dans les meilleurs » et j’en passe, un vrai sitcom foireux, planche de salut des rmistes en manque d’un semblant de sentiment d’exister.
La littérature sur internet en général c’est le village pouilleux aux petits chefs qui prennent un air supérieur et absent dès qu’ils ont pondu 33 blogs et 42 forums, le franchouillard minable nous exauce ses poèmes à la poursuite de la gloriole dans la jungle suintante de tout un tas d’oracles loosers, à se faire admirer dans le miroir grossissant.
Mais le pire, et le plus beau, c’est que c’est exactement pareil dans la « réalité ».

Recette :  Une pincée de non-sens surréaliste pour un peu de mystère. Six cuillerées de mots bruts pour avoir l’air sincère, vrai. Un style pas trop recherché pour ne pas donner trop l’impression d’être prétentieux. Etc. Le tout bien plongé dans la marmite du nombril, à touiller pendant toute une éternité…