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J’aurais pu répondre au téléphone
J’aurais pu chercher la jouissance
J’aurais pu, aussi, comme les autres
Mettre mes plus beaux joyaux
Montrer mes plus beaux atours
Mais non ce soir
Comme les autres soirs
Je ne suis pas pressé de mourir
J’ai seulement envie d’être moi-même
Avec toi
En pleine nuit
Avec cet incendie qui ne dit pas son nom

 

Tu auras mon amour
Qui est comme aucun autre
Il parcourt le monde
Il ne dure pas qu’une seule seconde
il s’adapte aux gestuelles
Aux mouvements divers et variés
Il va plus loin que le silence qu’il habite
Il peut être féerie comme il peut
Devenir enfer sublimé
Mon amour te renversera
Il est comme aucun autre

 

J’aurais pu aussi écrire un chef d’oeuvre
Trouver les tournures parfaites
Je sais, j’en ai la capacité je crois
Mais je n’en ai pas l’envie
Pas ce soir
Je garde l’apothéose pour plus tard

Mon or est tout simple
Il ne cherche pas à faire ses preuves

 

 

J’ai voulu écrire mille mots
Des féeries par milliers sur le point de venir au monde
Mais je suis accablé et malhabile, inondé
D’un million d’émotions contradictoires
De doutes et de ressacs
Mes mots maladroits
Écrasés sous leur propre poids
Je me suis retrouvé seul face au néant
Mais j’ai compté sur lui sur le silence
J’ai voulu qu’il exprime à ma place
Ce que moi-même je ne sais taire
Ni exprimer

 

Dans tous le fatras
Je n’ai pas trouvé ma vérité
Je n’ai trouvé qu’une émotion fragile
Enjolivée d’arabesques et d’autres futilités
De jolis mots qui n’étaient pas ce que j’étais
Alors
J’ai rendu les armes
Au lieu du poème magnifique que j’espérais
Je n’ai trouvé qu’une plage inerte
Sur laquelle je me suis étendu
Regardant la voûte étoilée